Histoire
Il était une fois… les Bains municipaux de Strasbourg
La création des Bains municipaux est née d’une volonté forte alors que Strasbourg était allemande (1870-1918).
Dès 1879, un premier projet est présenté lorsqu’un particulier propose son terrain. Le maire Otto Back (1873-1906) impulse alors une politique hygiéniste avec ce nouvel équipement. Pour construire un tel projet, de longues études sont menées. Des experts vont sourcer ce qui se fait en Allemagne, puis sonder les Strasbourgeois.es pour évaluer leurs besoins. Une première copie est établie, puis une deuxième. En 1902, la caserne militaire est détruite, et c’est finalement un troisième projet qui est retenu en 1904, avant la construction jusqu’en 1908.
Le bâtiment est résolument novateur par ses fonctions, mais c’est aussi la performance artistique qui le distingue en beauté. L’équipe de l’architecte municipal Fritz Beblo dessine l’ensemble des Bains, jusqu’aux poignées de portes. Chaque pièce est unique, avec parfois un intérêt purement décoratif. Elle fait le choix du marbre et de la céramique anglaise, jugée plus résistante que celle d’Allemagne. Il y a une obsession pour la lumière. On retrouve des références à l’Antiquité, au baroque, à la Renaissance ou à l’internationale, avec une référence à la vague d’Hokusaï dans l’un des vitraux. Pour Fritz Beblo, les Bains constituent une œuvre d’art totale.
Dès l’ouverture, les Bains municipaux permettent à tous les milieux sociaux de se croiser. Il y a une culture bourgeoise autour du bien-être, mais aussi une pratique populaire avec des bains et douches publiques en sous-sol, pour ceux qui n’en ont pas chez eux. Les Bains sont l’un des premiers bâtiments municipaux qui accueille du public et où des personnes de toutes origines se rencontrent.
De 2019 à 2021, les Bains ont vécu une rénovation sobre et ambitieuse, respectueuse du patrimoine et de leur histoire. Une équipe experte s’est investie pour mener à bien la restauration de ce chef d’œuvre architectural. Aujourd’hui parfaitement adaptés aux normes et aux usages contemporains, les Bains demeurent plus que jamais un lieu ouvert à toute.s.
